Madagascar, une priorité pour les colons français
La France n’avait pris possession de La Réunion, qu’elle appelait alors Bourbon, qu’en 1638, c’est-à-dire quelque chose comme 130 ans après sa découverte.
C’est dire si on s’intéressait à ce bout de caillou.
Il est vrai qu’il y avait beaucoup à conquérir et peu de moyens pour le faire.
La France était doté, sur les modèles Hollandais et Anglais, d’une Compagnie des Indes mais il y avait trop peu de bateaux, les distances étaient trop grandes.
En outre les meilleures places étaient prises par les autres.
Alors la France s’était rabattue sur une cible secondaire dont elle espérait beaucoup, cette cible c’était Madagascar.
Et accessoirement, elle avait prie possession de Bourbon et de Rodrigues.
Bourbon, l’île prison
Hélas, les choses n’allaient pas bien au comptoir de Fort-Dauphin, la minuscule implantation française à Madagascar.
Les colons mouraient comme des mouches et parfois ils se rebellaient contre système qui les avait largement trompé.
Or que pouvait faire un gouverneur du Fort dauphin, chef d’une communauté de 100 à 200 personnes, quand il avait une douzaine de trublions (> Semeur de trouble, personne perturbatrice) qui lui posaient des problèmes ?
Les emprisonner étaient difficile, les tuer auraient été cruel.
Alors on les exilaient sur le territoire français le plus proche, c’est-à-dire l’Île Bourbon.
Un constat frappant
Et à deux reprises, en 1646 et en 1654, des groupes de ce que la Compagnie des Indes appelait des ligueurs, des mutins, furent en quelque sorte jetés en prison à Bourbon.
Et à deux reprises, on fit le même constat, alors que les colons du Fort dauphin dépérissaient à vue d’œil de fièvre et de désespoir, ceux qui avait passé deux ou trois ans à Bourbon affichaient une insolente santé.
Il est vrai qu’il n’y avait ni fièvre, ni paludisme, ni insecte dangereux, ni crocodile à Bourbon.
Ce petit pays, qu’on avait si longtemps négligé, avait-il donc des qualités ?
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