Étienne Régnault, premier chef de colonie
En 1665, la Compagnie des Indes Orientales fait le même raisonnement que Louis Payen et se dit qu’il serait bien bête vraiment de ne pas coloniser la petite île Bourbon.
Au moins, elle pourrait produire quelques vivres pour nos bateaux qui se rendent aux Indes.
La Compagnie envoie donc ses premiers colons, 20 personnes en 1665 sous la direction d’un commandant Étienne Régnault.
Régnault et les siens débarquent dans l’Ouest à Saint-Paul.
Mais ils vont très vite se disperser sur les côtes Ouest et Nord et créer ce qu’on appelle les premiers quartiers, c’est-à-dire les premières ébauches de villages à Sainte Suzanne et Saint-Denis.
La population de la colonie va augmenter très lentement.
C’est que la Compagnie n’a pas beaucoup de bateaux, pas beaucoup de volontaires et que la modeste Bourbon malgré son climat paradisiaque malgré sa nature luxuriante n’est pas très attractive.
Une longue solitude
En 40 ans le nombre des Bourbonnais va passer d’une trentaine, les colons de Régnault plus la dizaine de Malgaches de Payen, à seulement sept cent.
C’est si peu nombreux habitants qui ne reçoivent qu’un bateau que tous les trois parfois quatre ans, se sentent souvent oubliés.
Et la longue solitude dont ils sont victimes va les entraîner à d’intéressante fraternisation.
En effet, c’est que l’on ne manque terriblement de femmes.
C’est logique, il y a toujours une plus forte proportion de mâles parmi les pionniers.
Et quand ils sont arrivés au but, quand ils ont fini de s’installer dans l’île et qu’ils se disent qu’après tout uni, ils ne sont pas si mal, ces pionniers aimeraient bien fonder une famille.
Alors ils réclament des femmes.
Le besoin de fonder une famille
On leur en envoi parfois de France mais c’est si loin la France, il y a du déchet au cours du voyage.
Par exemple, l’expédition de 16 filles de la Salpêtrière, des filles de plus ou moins bonne vie, en 1673 cette expédition se solde par l’arrivée dans l’île, après des péripéties qui rempliraient un roman, de deux personnes du beau sexe seulement et qui se sont mariés en route.
Comme la mère patrie n’envoie pas assez de femmes, il faut en trouver ailleurs.
Alors les colons en mal d’amour font appel à Madagascar, avec laquelle on a gardé des relations et ressources plus inattendues à l’Inde portugaise.
C’est ainsi que, parmi les dames, qui ont été en quelque sorte les grands-mères des Réunionnais, on compte environ 1/5e de Françaises, 2/5e de Malgaches et 2/5e d’Indo-Portugaises.
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